Notre-Dame /
L'ARCHITECTURE GOTHIQUE
DE NOTRE-DAME DE CHAMBLY

Après avoir franchi le portail principal surmonté d'une ogive aiguë, formée de moulures cylindriques reposant sur des colonnettes aux chapiteaux ornés de feuillages et éclairé par une grande rose divisée en seize rayons, nous sommes impressionnés par la hauteur de l'édifice ayant la forme d'une croix aux transepts courts, moins sensibles à l'intérieur qu'à l'extérieur.

La nef mesure 35 mètres de longueur jusqu'à l'entrée du choeur et 25 mètres de largeur ; elle est divisée en quatre travées soutenues par de puissants piliers couronnés de colonnettes, dont quelques-unes s'élèvent jusqu'à la hauteur des combles, les autres s'arrêtent à la hauteur des latéraux. Les bases de ces piliers sont à pans coupés et leurs chapiteaux sont ornés de crosses, de volutes ou de feuillages. L'ensemble est majestueux, les voûtes de la nef et des bas-côtés sont sillonnées de moulures à angles aigus, disposition remarquée dans les églises obéissant à certaines lois de l'acoustique.

Un jubé supprimé en 1735, séparait la nef du choeur, puis fut remplacé par une grille offerte par un chevalier de l'ordre de Saint-Louis, cette grille fut démontée et vendue pendant la période révolutionnaire.

Le choeur, la partie la plus intéressante de l'édifice est vaste et clair, six hautes fenêtres dispensent la lumière, les vitraux ont disparu, seule la fenêtre absidale est décorée d'une Assomption exécutée au siècle dernier salon les directives de Viollet-le-Duc. On peut admirer de chaque côté de rentrée du choeur deux très élégantes arcades à lancettes couronnées d'une rose.

L'église comprend deux chapelles se terminant par une abside basse et curviligne, celle de droite est consacrée à la Vierge , on peut y voir une statue en bois de la Vierge et l'Enfant Jésus et en même temps débarrassée de la couche de peinture brune qui défigurait et alourdissait le beau travail de l'artiste du XVIe siècle qui l'avait conçue. Sur le même côté, mais dans le latéral, on a fixé sur le mur un bas-relief de bois peint représentant Saint Martin partageant son manteau, ayant appartenu à l'église disparue, dédicacée à ce saint. Dans le bas-côté gauche une chapelle formant saillie à l'extérieur, construite au XVIe siècle est consacrée au Saint Sacrement, elle est protégée par une très belle grille venant d'une ancienne abbaye.

Le sol était autrefois pavé de belles dalles funéraires dont il reste quelques vestiges fixés dans le mur, près de la porte donnant accès au clocher.

Le mobilier de l'église Notre-Dame est particulièrement riche. La chaire est de style Louis XIV, la tribune est ornée sur sa face principale d'un apôtre Saint Jean écrivant son Evangile, la rampe d'accès est décorée de rinceaux encastrés dans de solides moulures, l'abat-voix est surmonté d'un ange aux ailes déployées sonnant de la trompette.

Les stalles, disposées dans le choeur, sont de la même époque et portent cette signature: "Pierre Oudin compagnon menuisier qui travaillait chez Pierre Templier en l'année mil sept cent cinquante sept". La chaire et les stalles étaient auparavant dans l'église Saint-Sauveur de Paris, démolie en 1785.

Les fonts baptismaux sont du XVe siècle et ont la forme du vaisseau symbolique.